1/AstraZeneca, généralement considéré comme le plus avancé de la planète
Le vaccin AZD1222, ou ChAdOx1 nCoV-19, qu’AstraZeneca développe en partenariat avec l’Université d’Oxford est généralement considéré comme le plus avancé de la planète.
Les essais cliniques de phase 3 auxquels prennent actuellement part environ 18 000 personnes ont toutefois été interrompus pendant quelques jours en septembre, quand des participants ont présenté des symptômes inattendus. Une femme a notamment souffert de problèmes neurologiques graves. Les essais ont depuis repris dans certains pays, mais pas partout.
Le vaccin utilise un adénovirus inoffensif pour introduire dans les cellules humaines le gène responsable de la production de la protéine de spicule du SRAS-CoV-2. Le système immunitaire produit des anticorps et des cellules T en réponse à la présence de cette protéine, ce qui le prépare à attaquer et détruire le coronavirus en cas de besoin.
L’Agence européenne des médicaments, une des agences de l’Union européenne, a annoncé le 2 octobre que son comité responsable des médicaments humains commençait à examiner les premières données concernant l’efficacité du vaccin. Le comité attend normalement que toutes les données soient disponibles pour lancer un examen.
2/GlaxoSmithKline et Sanofi, vaccin recombinant à base de protéines
Les firmes pharmaceutiques GlaxoSmithKline (GSK) et Sanofi ont uni leurs efforts pour développer un vaccin contre la COVID-19.
Les deux entreprises ont annoncé au début du mois de septembre le lancement des essais cliniques de phase 1 et 2. Les premiers résultats sont attendus au début du mois de décembre, et si les données sont concluantes, les essais cliniques de phase 3 devraient commencer d’ici la fin de l’année.
Le vaccin GSK/Sanofi est un vaccin recombinant à base de protéines. Il utilisera lui aussi la protéine de spicule du virus pour entraîner le système immunitaire à l’attaquer et le détruire. Sanofi utilise cette même technologie lors de la production de ses vaccins contre la grippe saisonnière.
La Commission européenne pourrait en acheter jusqu’à 300 millions de doses. Les États-Unis en ont acheté 100 millions de doses et pourraient en acheter 500 millions de plus.
3/Johnson & Johnson, le seul à ne nécessiter qu’une dose
Johnson & Johnson a lancé la phase 3 des essais cliniques de son vaccin contre la COVID-19, le vaccin Ad26.COV2.S, auprès de 60 000 personnes vers la fin du mois de septembre.
Les données générées lors des essais de phase 1 et 2, aux États-Unis et en Belgique, ont été jugées prometteuses.
Johnson & Johnson utilise lui aussi un adénovirus pour enseigner au système immunitaire à réagir au coronavirus. La compagnie a utilisé la même technologie lors de la production d’un vaccin contre l’Ebola, le Zika et le VIH. Johnson & Johnson affirme que la technologie a déjà permis de vacciner plus de 100 000 personnes contre ces maladies.
Ce vaccin serait le seul à ne nécessiter qu’une dose, contrairement aux autres qui en nécessitent deux. Une étude menée avec des singes et publiée en juillet par le magazine Nature affirmait qu’une seule dose conférait une protection «complète ou presque complète».
Johnson & Johnson prétend être en mesure de produire un milliard de doses par année.
4/Moderna, une technologie jamais autorisée pour traiter une maladie humaine
Le vaccin mRNA-1273 est l’un des tout premiers à avoir été développé. Les essais cliniques ont débuté dès le mois de mars, mais les essais cliniques de phase 3 n’ont commencé que cet été auprès de 30 000 personnes.
La compagnie affirme que son vaccin a été en mesure de bloquer la propagation du coronavirus en laboratoire. Une étude publiée le 28 juillet par le New England Journal of Medicine révélait que le vaccin avait empêché le SRAS-CoV-2 d’infecter les voies respiratoires de singes.
En théorie, l’ARN messager (ARNm) que contient le vaccin s’introduira dans les cellules humaines et leur ordonnera de commencer à produire la protéine de spicule du coronavirus, provoquant une réponse immunitaire.
Cette technologie n’a toutefois jamais été autorisée pour traiter une maladie humaine. S’il est approuvé, il s’agirait du premier vaccin à base d’ARNm à être autorisé chez l’humain.
La compagnie prétend qu’elle sera en mesure de produire un milliard de doses par année dès 2021.
5/Novavax, une réponse immunitaire encore plus robuste.
Novavax affirme que, lors d’essais précliniques, son vaccin NVX-CoV2373 a généré des anticorps qui ont empêché la protéine de spicule du coronavirus de se lier aux cellules humaines, bloquant l’infection.
Une étude de phase 2 a été lancée le 24 septembre au Royaume-Uni, auprès de 10 000 personnes.
Novavax explique avoir utilisé sa nanotechnologie exclusive pour reproduire la protéine de spicule du coronavirus. Cette protéine est injectée au patient conjointement avec l’adjuvant Matrix-M, un autre produit exclusif à Novavax, afin d’engendrer une réponse immunitaire encore plus robuste.
Une étude publiée au début du mois de septembre par le New England Journal of Medicine affirmait que le vaccin était sécuritaire et qu’il engendrait une production d’anticorps contre le coronavirus plus élevée que celle vue chez les survivants de la maladie. Il aurait aussi provoqué la production de cellules T.
Les premières doses pourraient être disponibles au deuxième trimestre de 2021.
6/Pfizer, technologie déjà utilisée pour produire des vaccins contre le cancer.
Pfizer collabore avec la firme allemande BioNTech pour produire un vaccin à base d’ARNm, le mRNA-1273.
Pfizer avait précédemment exploré l’utilisation de cette technologie pour produire des vaccins contre le cancer.
Les essais cliniques de phase 3 ont commencé cet été auprès de 44 000 personnes dans différents pays. Pfizer affirme que ces essais ont été conçus pour évaluer l’efficacité du vaccin «aussi rapidement que possible», ce qui pourrait lui permettre d’obtenir des résultats d’ici quelques semaines et d’ainsi devancer ses rivales.
Pfizer pourrait être en mesure de produire 1,3 milliard de doses du vaccin par année à la fin de 2021.
Source : Agences