Carlos Marcello, né sous le nom de Calogero Minacori à Tunis le 6 février 1910 et mort à Metairie (Louisiane) le 3 mars 1993, est un mafieux italo-américain qui serait à l’origine de l’assassinat du américain John Fitzgerald Kennedy
Ses parents étaient originaires d’un petit village de Sicile, Ravanusa. Peu après la naissance de leur fils en Tunisie, ils émigrent aux États-Unis et s’installent à La Nouvelle-Orléans.
En 1929, Marcello est condamné à une peine de neuf ans pour vol à main armée. Il purge cinq années dans un pénitencier fédéral. En 1938, il est arrêté et accusé d’avoir vendu des stupéfiants, il s’en sort avec moins de dix mois d’emprisonnement. Lorsqu’il sort de prison, Marcello devient un associé de Frank Costello, héritier de la famille de Lucky Luciano à New York.
Avant la fin de l’année 1947, Marcello, associé à Meyer Lansky, achète certains des plus importants casinos de la région et devient le chef incontestable de la mafia de La Nouvelle-Orléans. Il est considéré, dans les années 1970, comme le gangster le plus puissant du pays, générant par son organisation un chiffre d’affaires d’un milliard de dollars. La légende veut que de nombreux cadavres de ses ennemis se soient décomposés ou aient été dévorés par les alligators des bayous.
Le 24 mars 1959, Marcello est convoqué par la Commission d’enquête du Sénat sur le crime organisé, à laquelle siégeaient John et Robert Kennedy. Il invoque le cinquième amendement de la Constitution des États-Unis (autorisant à ne pas témoigner contre soi-même), pour ne pas répondre aux questions du comité sur son passé, ses activités et ses associés.
Robert Kennedy, ministre de la Justice nommé en 1961 par son frère, ordonne l’expulsion de Marcello vers le Guatemala. Ce dernier avait en effet indiqué ce pays comme son lieu de naissance sur des documents falsifiés. Le 4 avril, Marcello est envoyé de force et par surprise au Guatemala. Il lui faut peu de temps pour rentrer aux États-Unis de façon illégale.
Implication dans l’assassinat de John Kennedy?
Des témoins ont rapporté que Marcello proférait de nombreuses menaces à l’adresse de John Kennedy. Durant l’été 1962, il déclare lors d’une rencontre entre mafieux que le président Kennedy « va se faire descendre et qu’il n’aura eu que ce qu’il mérite ». En septembre 1962, il aurait dit au détective privé Edward Becker qu’un chien continue à mordre si l’on coupe sa queue, tandis que si l’on coupe sa tête, il cesse d’être dangereux. Il aurait signifié ainsi que l’homme à abattre était moins l’attorney général Robert Kennedy, initiateur des poursuites à son encontre, que le président John F. Kennedy. En effet, Robert Kennedy deviendrait inoffensif si c’est le président qui se faisait tuer.
Après l’assassinat de Kennedy, la commission Warren conclut à l’absence de lien entre Marcello et Jack Ruby, bien que celui-ci l’aurait rencontré la veille de l’assassinat.
Par la suite, plusieurs auteurs, dont Robert Blakey (en), directeur du House Select Committee on Assassinations, ont affirmé que Carlos Marcello a participé à un complot pour assassiner Kennedy, avec notamment d’autres chefs mafieux, tels que Sam Giancana et Santo Trafficante Junior ou le syndicaliste Jimmy Hoffa.
En 1966, Marcello fut arrêté à New York après une réunion entre gangsters. Il fut accusé d’association de malfaiteurs. À la suite d’une longue bataille juridique, il fut finalement condamné à une peine de deux ans de prison dont il ne purgea que six mois, et sortit en mars 1971. Carlos Marcello est mort en mars 1993, dans une de ses propriétés en Louisiane.
L’ancien avocat de plusieurs parrains mafieux (dont Carlos Marcello) Frank Ragano, dans son autobiographie publiée en 1994 et intitulée Mob Lawyer, a notamment révélé que le « boss » de Floride, Santo Trafficante Junior, lui avait confessé, avant sa mort survenue en 1987, que Carlos Marcello était impliqué dans l’attentat contre le président Kennedy du 22 novembre 1963. Par ailleurs la thèse de cette implication est défendue par l’historien américain Lamar Waldron dans son ouvrage L’assassinat de JFK, affaire classée.
Dans un autre ouvrage, Stefano Vaccara, un historien d’origine Sicilienne qui a crée un journal italien indépendant à New York « La Voce » dveloppe la thèse de l’implication de Carlos Marcello dans l’assassinat du américain John Fitzgerald Kennedy.