Le discours tant attendu du Président de la République a finalement été prononcé le 10 mai 2017 au Palais des Congrès.

Contrairement aux autres apparitions médiatiques du chef de l’État, qui ne trouvaient pas d’échos chez les jeunes lassés de la politique, ce discours a eu une envergure particulière due à la situation inquiétante du pays et à l’effet d’annonce lancé par la Présidence de la République.

A 11h du matin, télévisions allumées, smartphones à la main, les jeunes s’apprêtaient à décrypter le discours du Président de la République.

Durant une heure, Facebook a été envahi par les commentaires. En voici un florilège, parfois pertinents, parfois sympathiques :

D’entrée, le timing du discours a suscité beaucoup de critiques. « L’heure choisie, 11h du matin, prouve que le Président de la République est conscient que la majorité des Tunisiens ne travaillent pas […] De toutes façon, ce soir, il a y aura le match de Madrid et personne ne suivra son discours ».

 

Très attentifs, Les jeunes n’ont pas raté le lapsus du Président de la République au commencement de son discours. En récitant un verset coranique, au lieu de dire « la superstition disparaîtra » il a dit : « la vérité disparaîtra ».

 

Le régisseur TV a, pour sa part, régalé les téléspectateurs avec une synchronisation réussie entre les paroles du président et les gros plans sur les personnes présentes. Ainsi, lorsqu’il a été question de la solidarité tuniso-libyenne, le régisseur a fait un gros plan du ministre Riadh Mouakher qui s’est fait remarqué dernièrement par une déclaration maladroite sur la Libye (et l’Algérie).

Quand le Président a parlé d’une restructuration au sein du ministère de l’Intérieur, le réalisateur n’a pas manqué de montrer M. Hadi Mejdoub, le ministre concerné, qui baissait sa tête. Son geste semblait spontané, mais le regard vigilant et satirique du Tunisien ne laisse rien passer.

Bayrem Kilani (Bendir Man) a exprimé son ennui : « c’est la première fois de ma vie que je tombe de sommeil à 11h du matin ».

Le même Bayram Kilani ironise un peu plus tard : « ça fait deux ans qu’il se déplace d’un endroit à l’autre avec le même discours, on devrait lui accorder une tournée des festivals en été ».

Pour finir, le chanteur a jugé bon de poster, à sa façon, un discours parallèle :

Crédit photo Une: Yassine Gaidi

Commentaires