A l’appel des principaux partis d’opposition, plusieurs centaines de milliers de manifestants se sont réunis, hier dimanche 8 juillet 2017, à Istanbul pour défendre l’indépendance de la justice et dénoncer la dérive autoritaire du pouvoir.
Les manifestants se sont assemblés dans le quartier de Maltepe, au nord-est d’Istanbul, sous un soleil de plomb, casquettes blanches et fanions rouges frappés du drapeau turc ou de l’effigie du fondateur de la République turque Mustafa Kemal.
« Nous sommes venus défendre la liberté, la laïcité et la République, contre l’autoritarisme et la politisation du système judiciaire », clame une mère de famille. La majorité des participants sont des sympathisants du principal parti d’opposition social-démocrate, le CHP (Parti républicain du peuple).
C’est l’arrestation d’un député de ce parti qui a poussé l’opposition à organiser une grande marche.
Menée par Kemal Kiliçdaroglu, le chef du CHP, la marche a relié la capitale Ankara à Istanbul, la plus grande ville du pays.
« Rien ne nous empêchera de défendre la justice, ni les menaces du pouvoir ni celles des parrains de la mafia et des fascistes qui lui sont alliés »
Au-delà du Parti républicain du peuple, la manifestation de dimanche, qui concluait l’arrivée des marcheurs à Istanbul, a rassemblé quelques élus et activistes pro-kurdes, ainsi que des militants de gauche. « Que personne ne pense que cette marche est la dernière », a déclaré à la foule Kemal Kiliçdaroglu, en guise de nouveau défi au pouvoir qui avait déployé 15 000 policiers pour encadrer la manifestation.
De jeunes militants gauchistes distribuaient des brochures « La justice concerne tout le monde, pas uniquement le CHP ou le HDP (parti pro-kurde), et rien ne nous empêchera de la défendre, ni les menaces du pouvoir ni celles des parrains de la mafia et des fascistes qui lui sont alliés ».