I – VOTRE NOUVEAU LIVRE

 De quoi s’agit-il ?

Platon reçoit chez lui Augustin, Avicenne et Maïmonide, polythéisme, judaïsme, christianisme et islam se rencontrent dans ce texte où j’use d’anachronismes pour dévoiler les discours et les dialogues des grands génies de l’Humanité et où j’essaye de mettre à nu ces questions qui, aujourd’hui encore, bouleversent nos vies.

 Pourquoi avez-vous choisi de réunir un polythéiste, un juif, un chrétien et un musulman ?

Parce qu’au fond ils partagent les mêmes valeurs, et bien que les chemins différent, ils cherchent la même Vérité.

II – PARLEZ NOUS DE VOUS

Qui êtes-vous, quel est votre premier métier, votre parcours, votre lieu de vie… ?

– Turkia Labidi B. Yahia née à Gafsa, originaire de Tozeur dans le Sud Ouest tunisien, aux portes du Sahara et en bordure du lac salé Jérid. J’ai exercé le métier de professeur d’histoire géographie dans le public puis dans le privé. Mon parcours a été celui d’une enseignante ordinaire interrompu par un séjour de 4 années au Sénégal où, en compagnie de ma famille, j ai découvert la richesse et les charmes de cette contrée subsaharienne. Je suis la maman de deux filles et la grand-maman de trois charmantes petites-filles. J’habite dans un quartier du nord de Tunis.

Quelles sont vos passions en dehors de l’écriture ?

– Ma première passion est en effet l’écriture à côté d’autres comme la musique (tous genres confondus), les voyages… dénicher les bons restaurants.

III – VOTRE ACTIVITÉ

Depuis combien de temps écrivez-vous ?

– J’ai publié mon premier roman en 1996, Les Exilés de Valence et 4 autres publications ont suivi cette première œuvre.

Quel est votre genre littéraire de prédilection ?

– Je ne privilégie pas un genre littéraire en particulier mais j’apprécie beaucoup les romans historiques. Depuis mon enfance, sous l impulsion de mon père qui était historien, je me délectais des épopées célèbres genre Elyssa, la Kahéna, Hannibal…. Puis ce fut le tour de l’incontournable romancier et historien égyptien Georgi Zidane de notre adolescence. Donc écrire des romans historiques était, pour moi, dans l’ordre des choses.

Envisagez-vous d’en essayer d’autres ?

Si je songe à m’essayer à d’autres genres ? Oui c est envisageable.

Combien de temps consacrez-vous à l’écriture dans la journée ? Des moments privilégiés ?

– Je consacre en moyenne 2 heures par jour à l ‘écriture (seulement), généralement en matinée, parce qu’à côté, il y a les recherches à faire. Un roman historique nécessite, en fait, un travail de recherche important, parce qu’en général, les événements historiques servent de fond à la trame romanesque. Cela implique donc un véritable travail d ‘enquête, des recoupements et beaucoup de patience afin que la réalité historique colle à la fiction ; C ‘est ma méthode pour écrire.

Avez-vous une méthode particulière pour écrire un livre ? Avez-vous des ficelles, des trucs, des manies, des objets fétiches, etc. ?

– S’il y a des trucs ou des manies ? C’est bizarre mais j’aime écrire dans un lit, adossée à un coussin et une petite tasse de thé vert à la menthe n’est jamais de trop. (Pour l’anecdote, un jour un journaliste m’a invitée à la rédaction de sa revue pour une interview, il me proposa un café, je lui répondis que je n’en buvais pas, alors une cigarette ? Tenta-t-il, je ne fume pas, m’entendit-il lui répondre. Alors, il s’écria avec amusement : Mais comment arrivez-vous à écrire alors ?!! Je n ai pas besoin d’excitants ou d’euphorisants pour écrire, lui dis-je, seule l’écriture me rend euphorique !)

Que préférez-vous dans votre activité d’auteure ? Avant, pendant, après l’écriture ? D’autres moments ?

– Dans l’activité d’auteure toutes les étapes sont fascinantes mais je crois que je préfère le moment « pendant l’écriture » car c’est la période où il y a les mois d’appréhension.

Dans votre bibliothèque, quel livre préférez-vous et pourquoi ?

– Ma préférence va, et cela va de soi, aux œuvres historiques mais je ne dédaigne pas, non plus, les essais philosophiques ou politiques.

Racontez-nous l’aventure de votre première édition et comment s’est-elle passée ?

– Je vous disais que ma première publication a été Les Exilés de Valence parue aux éditions Cérès à Tunis dans les années 1990. Oui, il y a un petit souvenir qui a accompagné cette « aventure ». A l’époque, j’écrivais à la main sur papier blanc. Une fois le livre achevé, je n ai pas osé le proposer moi-même à l’éditeur, j’avais tout simplement peur du « Non, je suis désolé… ». Je décidais alors de confier cette « mission » à mon mari en lui disant que je souhaitais juste que mon manuscrit ne soit pas jeté au rebut et qu’on me le rende. Non seulement le livre a été accepté mais il a reçu également le Prix Comar de la première œuvre.

Avez-vous des projets en cours, à plus long terme ?

– Mes projets ? peut-être aborder l’histoire d’un grand poète et savant musulman de façon romancée.

Pourriez-vous donner quelques conseils à un auteur débutant ?

– Les conseils que je pourrais donner à un auteur débutant est de ne pas perdre confiance en soi, de prendre une feuille ou de se mettre devant un clavier et d’écrire ! De ne pas se dire : « J’en suis incapable ! ».

Quels sont vos auteurs préférés et quel est le dernier livre que vous avez acheté avant de répondre à cette interview ?

– Parmi mes auteurs préférés je citerais notamment Umberto Eco, Amine Maalouf, Dino Buzzati, Marguerite Yourcenar … – Mon dernier livre acheté : Les derniers jours de Muhammad de Hela Ouardi.

IV- PORTRAIT CHINOIS

  • Un animal préféré : le cheval ou la gazelle (décimée par les émirs braconniers !!)
  • Une couleur : les couleurs de l’arc-en-ciel.
  • Un film : le film tunisien Nhebbek Hédi
  • Une devise : Dieu donne moi le courage de changer les choses que je peux changer, la sérénité d’accepter celles que je ne peux pas changer et la sagesse de distinguer entre les deux (Marc Aurèle).
  • Un auteur : Umberto Eco
  • Un personnage historique : Ghandi et Bourguiba
  • Un paysage naturel : les dunes du désert
  • Un héros de littérature : Jha le Sage, le Philosophe qui symbolise le désarroi de 14 siècles !
  • Une chanson : « Ne me quitte pas » de Jacques Brel , quand ceux qu’on aime nous quittent
  • Une œuvre d’art : la statuette de la déesse Tanit au musée du Bardo (ses vêtements sont d’une actualité étonnante !)

V- BIBLIOGRAPHIE :

  • Les exilés de Valence, Cérès Ed., Tunis, 1996.
  • A toi Abraham mon père, L’Harmattan, Paris, 2002.
  • Histoire de la Tunisie pour les enfants, Apollonia Ed., Tunis, 2009.
  • L’essentiel de l’histoire de la Tunisie, Apollonia Ed., Tunis, 2012.
  • Les chemins de la lumière, Apollonia Ed., Tunis, 2016.

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