Membre d’une délégation de journalistes tunisiens en mission à Damas, la journaliste tunisienne Chahrazed Akacha a annoncé hier 31 janvier 2017, via Facebook, que selon de hauts responsables syriens, les terroristes tunisiens en Syrie seront jugés et éventuellement exécutés.
« La viande avariée – terme utilisé par Rached Ghannouchi – ne sera pas rendue aux Tunisiens », a-t-elle commenté. La journaliste a ajouté que certains leaders syriens, qui ont soutenu les organisations terroristes, sont en train de mettre en place un plan de réconciliation avec l’État. « Toute la vérité sur le recrutement des terroristes dans les pays arabes sera dévoilée ». « L’expérience du retour des « Afghans » ne se reproduira plus » a-t-elle ajouté en faisant référence aux jihadistes de la guerre d’Afghanistan qui, de retour chez eux dans les années 1980 y ont importé le terrorisme. « Les terroristes qui sont en Syrie ne rentreront jamais chez eux » a-t-elle précisé. « La Tunisie doit donc rétablir les relations diplomatiques avec le régime syrien pour ne pas être le dindon de la farce, car elle est toujours visée », a considéré la journaliste.
Aujourd’hui, Chahrazed Akacha a ajouté des détails : c’est M. Fayçal al-Mokdad, vice ministre syrien des Affaires étrangères qui a dévoilé aux journalistes tunisiens le programme des autorités syriennes vis-à-vis des terroristes étrangers détenus en Syrie : « Nous ne leur permettrons jamais de semer la terreur en Tunisie, comme ils l’ont fait en Syrie ». Il a également signalé qu’il est décevant que la Tunisie n’ait pas des relations diplomatiques avec la Syrie alors qu’elle continue à entretenir des relations avec des pays de Golfe qui lui sont ouvertement hostiles alors qu’une longue relation d’amitié existe entre les peuples tunisien et syrien.
Il a donné d’autres détails : « Beaucoup de Tunisiens arrêtés en Syrie n’ont pas eu le temps de commettre des crimes et ils nous ont donné des informations très importantes [sur les responsables des réseaux de recrutement, ndlr]. Nous allons travailler dessus avec beaucoup d’attention » a-t-il ajouté. Il a affirmé par la suite que les Frères Musulmans, le Qatar et la Turquie continuent de soutenir le front Al-Nosra (rebaptisé Front Fatah Al Cham), qui est la branche syrienne d’Al Qaïda.
L’étau se resserre sur l’opération de recrutement de milliers de jeunes Tunisiens qui s’est faite dans les mosquées sous couvert d’un « jihad » contre le régime syrien alors qu’il ne s’agit que d’une affaire d’argent et de géopolitique.
En effet, avant 2011, le régime syrien avait refusé d’autoriser le passage par la Syrie d’un gazoduc qatari destiné à alimenter l’Europe. Ce marché de plus de 1000 milliards de dollars aurait concurrencé la Russie sur un marché qu’elle domine aujourd’hui. D’où l’alliance entre l’Otan – qui redoute la Russie – et les wahhabites – qui redoutent l’axe chiite qui va de l’Iran au Liban en passant par la Syrie.
La défaite de l’Otan et des wahhabites en Syrie permettra de mettre au jour les relations entre les commanditaires de cette guerre et les recruteurs des légions de terroristes lancées contre la Syrie.
La Tunisie, plus gros exportateur de terroristes au monde, a une part de responsabilité dans cette guerre inexpiable qui a provoqué des centaines de milliers de morts. Les gouvernements de la Troïka, qui ont officiellement soutenu la lutte contre le régime syrien et que plusieurs observateurs soupçonnent d’avoir supervisé le recrutement et le transport des terroristes, sont en point de mire.