Donald Trump déplore les « milliers de milliards de dollars » engloutis dans les interventions militaires américaines au Moyen-Orient. « A l’avenir, il faudra que les États-Unis gagnent sur le terrain ou abandonnent. » Mais au même moment, il décide une augmentation historique du budget militaire des USA.
Les guerres américaines coûtent trop cher et ne servent à rien
C’est en substance ce qu’a expliqué Donald Trump lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche. « Nous ne gagnons jamais » de guerre, a-t-il lancé, « soit nous gagnons, soit nous ne commençons même pas » à nous battre, a-t-il argumenté, déplorant l’absence de résultat des forces armées américaines engagées sur de nombreux théâtres et notamment au Moyen-Orient. Prenant l’Afghanistan et l’Irak comme exemples, Donald Trump a livré son constat personnel : « Voila où nous en sommes, après presque 17 ans de combats au Moyen-Orient […] j’ai vu les chiffres […] nous avons dépensé 6 000 milliards de dollars. » « C’est tout simplement inacceptable […] nous devons recommencer à gagner des guerres », s’est-il exclamé.
Augmentation des dépenses militaires
Malgré ces déclarations, Donald Trump vient d’augmenter les dépenses militaires US de 54 milliards de dollars, presque 10 % d’augmentation d’un budget trois fois supérieur à celui de la Chine, la deuxième puissance militaire mondiale, et plus de huit fois supérieur à celui de la Russie, selon les chiffres de l’institut de référence suédois Sipri.
Rationalisation des dépenses militaires
Mais Donald Trump semble vouloir rationaliser les dépenses militaires. Un premier signe avait été donné à Lockheed Martin. Trump avait jugé « hors de contrôle » les coûts sur le développement de l’avion de combat F-35, surtout que ses problèmes techniques sont loin d’être résolus. Le Pentagone a finalement consenti à acheter 90 avions F-35 après que Lockheed Martin ait fait un rabais de presque 600 millions de dollars. Trump laisse cependant planer le doute sur les futures commandes de F-35. En effet, lors d’un déplacement officiel chez Boeing, à l’occasion du lancement du Dreamliner 787-10, Donald Trump a indiqué que son administration pourrait envisager une grande commande de Super Hornet, l’avion de combat produit par Boeing et en service depuis 1999 et qui devait être remplacé par le F-35. Inutile de préciser l’effet de cette déclaration sur Marillyn Hewson, la PDG de Lockheed Martin. Pour les spécialistes, il faut faire la part de ce qui relève de la pression sur Lockheed Martin et ce qui donnera lieu à une vraie commande. Mais Boeing s’est déjà penché sur la modernisation de son Super Hornet.
Concernant les porte-avions, dont le nombre a été ramené à 10 depuis le retrait du service de l’USS Enterprise en 2012, Donald Trump a réaffirmé sa volonté de lancer un plan d’expansion de la flotte, incluant un retour au format des 12 porte-avions, ce qui nécessiterait d’accélérer la construction des nouvelles unités, or Trump a redit hier 2 mars, sa volonté de voir les industriels réduire les coûts des équipements militaires.
Rationalisation des dépenses, augmentation du budget, la politique militaire de Trump peut cependant s’avérer salvatrice pour l’armée US qui, ces dernières années, s’est engagée non seulement dans des conflits inutiles, mais aussi dans des dépenses drastiques et irrationnelles, telles celles concernant le F-35, qualifié de « programme le plus couteux de l’histoire militaire mondiale », 400 milliards de dollars pour un appareil que le Pentagone vient d’étriller dans un rapport remis début 2017. L’avion serait sujet à plus de 200 déficiences graves à corriger. Pire, le chasseur américain nouvelle génération ne serait pas opérationnel avant 2019. Si dans tous les programmes, il y a des problèmes techniques au départ et qu’il faut parfois compter 10 ans après le premier vol pour qu’un avion militaire soit pleinement opérationnel, cela fait maintenant 11 ans que le premier vol du F-35 a eu lieu, et les ennuis techniques demeurent.