En ce 24 février 2025, à 9h30 CET, l’impact actuel de la décision de Trump à propos de l’USAID (Agence des États-Unis pour le développement international) est profond et immédiat, bien que les données complètes pour évaluer pleinement les conséquences soient encore en cours de consolidation. Depuis l’investiture de Donald Trump le 20 janvier 2025, des mesures radicales ont été prises, influencées par Elon Musk, nommé à la tête du Département de l’Efficacité Gouvernementale (DOGE). Voici une analyse basée sur les informations disponibles :
Contexte de la réorientation
L’administration Trump a gelé l’aide étrangère dès le 20 janvier pour 90 jours, suivi d’une annonce de fermeture définitive de l’USAID le 3 février, effective au 7 février. Le site de l’agence est hors service, son compte X suspendu, et la majorité de ses 10 000 employés ont été placés en congé administratif ou licenciés. Marco Rubio, secrétaire d’État, a été nommé directeur intérimaire pour aligner les fonctions restantes sur la politique étrangère américaine, marquant une réorientation vers un contrôle direct du Département d’État et une réduction drastique des activités humanitaires indépendantes.
Impacts actuels
Arrêt des programmes humanitaires :
Des dizaines de projets dans plus de 120 pays sont suspendus. Par exemple, des hôpitaux de campagne à Gaza (soutenant 33 000 civils par mois), des programmes de lutte contre le paludisme en Afrique subsaharienne (11,7 millions de vies sauvées depuis 2000), et des initiatives contre la malnutrition au Soudan et au Yémen sont à l’arrêt. Action contre la Faim rapporte la perte de 120 millions d’euros pour 2025, soit un tiers de son budget, affectant 50 projets dans 20 pays.
Les chaînes d’approvisionnement en médicaments, nourriture et eau potable sont rompues, menaçant des millions de vies, notamment dans des zones de crise comme la République démocratique du Congo (10 000 enfants malnutris privés de soins).
Conséquences économiques et sociales :
Aux États-Unis, des entreprises comme Mana Nutrition en Géorgie, qui dépendent à 98 % des contrats USAID pour des pâtes nutritives, risquent la fermeture, affectant des emplois locaux. À l’étranger, des ONG locales et internationales (Médecins sans Frontières note l’incapacité d’autres bailleurs à compenser rapidement) font face à des licenciements massifs (ex. : 300 suppressions chez Doctors of the World Turkey).
Les populations vulnérables, notamment les réfugiés et les enfants, subissent une interruption des soins essentiels, augmentant les risques de mortalité.
Géopolitique et influence :
La fin de l’USAID, principal outil de soft power américain (42 % de l’aide humanitaire mondiale), ouvre un vide que des puissances comme la Chine et la Russie pourraient combler. La Russie, qui avait expulsé l’USAID en 2012, s’en félicite via Maria Zakharova. En Afrique, certains internautes saluent paradoxalement cette décision comme une opportunité d’autonomie, bien que les minerais stratégiques attirent déjà Pékin et Moscou.
Les alliés traditionnels des États-Unis (Europe, Canada) peinent à remplacer les 40 à 50 milliards de dollars annuels de l’USAID, compromettant les efforts climatiques (150 milliards promis d’ici 2030) et la stabilité dans des régions fragiles.
Résistance et incertitudes :
Une décision judiciaire du 13 février par le juge Amir Ali a ordonné un rétablissement temporaire de certains financements, suite à une plainte d’ONG. Cependant, l’administration Trump conteste cette injonction, et le Congrès, qui a créé l’USAID en 1961, pourrait intervenir, bien que divisé. Les Démocrates dénoncent un « coup d’État » administratif par Musk, tandis que Trump et Rubio justifient la fermeture par des accusations de « gaspillage » et de « dérives idéologiques ».
Estimation à court terme
À ce stade, la réorientation vers une dissolution quasi totale paralyse l’aide américaine. Le déficit de financement ne sera pas comblé avant des mois, voire des années, selon Oxfam et MSF, avec des effets « vitaux, voire mortels » imminents. Si Trump maintient sa ligne dure, le déficit commercial avec la Chine (question connexe) pourrait être indirectement affecté par une perte d’influence économique dans les pays en développement, mais l’impact principal reste humanitaire et stratégique.