Selon plusieurs observateurs, une semaine après les accusations lancées contre le Qatar, Saoudiens et Émiratis sont tentés par un coup d’État.

Une question de crédibilité

En 2014, ils avaient déjà exigé du Qatar la fermeture de la chaîne de télévision Al-Jazira, or le Qatar avait refusé, mettant ainsi en évidence les limites de la puissance de ces deux pays.
Aujourd’hui, Saoudiens et Émiratis risquent de perdre la face après avoir mis la barre encore plus haut. S’ils ne réussissent pas à contraindre le Qatar à mettre genou à terre, ils seront acculés à une montée aux extrêmes, soit par une invasion soit en fomentant un coup d’État.

Doha pourrait “avoir donné l’asile à Abou Bakr Al-Baghdadi”

La menace est à peine voilée, les médias saoudiens et émiratis parlent d’un prince de la famille régnante du Qatar, Cheikh Saoud ben Nasser Al Thani, qui aurait l’intention de retourner dans son pays pour y créer un parti d’opposition. D’un autre côté, Mahmoud Mansour, ancien chef des services secrets du Qatar, se tient prêt à une telle éventualité. Selon lui, les dirigeants du Qatar devraient comparaître devant la justice internationale pour leur politique “criminelle de soutien à des fauteurs de troubles”. Mahmoud Mansour parle du soutien de Doha à l’organisation des Frères Musulmans, mais aussi, bien plus grave, Doha pourrait même “avoir donné l’asile à Abou Bakr Al-Baghdadi”, le chef de Daech.

Des déclarations particulièrement graves qui, si elles sont accompagnées de preuves, porteraient l’estocade finale au pouvoir actuel à Doha.

Erdogan soutien le Qatar

De son côté, Erdogan, second soutien, après Qatar, de l’organisation des Frères Musulmans, considère que le blocus contre le Qatar est une façon de prononcer la « peine de mort » contre le petit émirat du Golfe. Une attitude « contraire à l’islam » selon le président turc.

Quelle crédibilité donner à ces menaces d’intervention militaire ou de coup d’État?

Selon les observateurs, il s’agirait uniquement de pression. Qatar, comme l’Arabie saoudite, doivent disposer d’autant de preuves, chacun, sur l’implication de l’autre dans des affaires de soutien au terrorisme. Le problème reste celui des rapports qu’entretien le Qatar avec les Frères Musulmans et avec l’Iran.

Rôle trouble de Trump

Il faut mentionner le rôle trouble de Trump. Ce dernier a obtenu de l’Arabie saoudite 480 milliards de dollars – probablement pour stopper les velléités du Sénat US de faire payer par l’État saoudien les dommages nés de l’attaque du 11 septembre – qui rappelons le, était menée en grande partie par des Saoudiens.
Trump serait tenté de faire payer, à son tour, le Qatar, en contrepartie de l’arrêt de l’embargo et des menaces de l’Arabie saoudite et de ses alliés.
Il faut aussi noter que le Qatar était une pièce maîtresse de la politique syrienne de l’Administration Obama qui taisait le soutien aux milices terroristes contre le régime de Bachar Al Assad.
Faut-il voir dans cette pression exercée sur l’émirat par Trump, un moyen d’affronter, par ricochet, une intelligentsia américaine qui est en train de lui rendre la vie dure? L’avenir des accusations portées contre Trump sur la proximité de son staff électoral avec les autorités russes nous le dira.

Commentaires