On se souvient de la polémique survenue suite à l’incendie du terrain adjacent au port punique. Plusieurs rumeurs avaient accusé la direction de l’Ecole de Police de Salambô d’avoir tenté de s’approprier le terrain pour en faire un parking ou encore un terrain d’entraînement. La rumeur avait enflé jusqu’à charrier des informations loufoques.
Une réunion de composantes de la société civile avec les responsables de l’Ecole de Police a permis aux diverses partie un échange bénéfique d’informations sur le déroulé des faits.

Ci-dessous le communiqué conjoint des trois associations présentes lors de la rencontre.

A gauche, le bassin pentagonal du port commercial, à droite le bassin circulaire du port militaire. En rouge, les limites du terrain de l’INP en cause.

Communiqué

Port punique marchand de Carthage

Suite à la polémique récente au sujet de travaux opérés sur le terrain du port punique marchand de Carthage, une rencontre a eu lieu entre des membres de la société civile et les hauts responsables de l’Ecole de Police de Carthage Salambô.
Ces derniers ont tenu à démentir catégoriquement que l’école ait eu une quelconque intention d’occuper le terrain des berges du port punique marchand appartenant à l’Institut National du Patrimoine (INP).
Ils ont affirmé que le défrichage du terrain et la mise en place de roseaux sur sa clôture ont été uniquement entrepris dans un souci d’hygiène et de sécurité et avec l’accord de l’INP.
Ils ont en outre rappelé qu’ils sont et demeurent soucieux de la mise en valeur et de la sauvegarde du patrimoine national. La société civile, présente à la réunion, a pris acte de ce démenti et a néanmoins demandé que les roseaux posés sur la clôture du terrain soient retirés, parce qu’ils occultent la vue aux différents visiteurs tunisiens et étrangers et aux étudiants dans le domaine du patrimoine et de l’archéologie.
Les responsables de l’Ecole ont régit positivement à cette requête en s’engageant, dans un premier temps, à réduire la hauteur de la clôture, comme solution temporaire, et de la retirer définitivement dès que l’INP affecte un gardien au dit terrain.

Signé :
Associations: « Club Hannibal », « Associations des Riverains de Carthage », « Amis de Carthage ».

 

La petite histoire des ports puniques selon Appien

« Les ports de Carthage étaient disposés de telle sorte que les navires passaient de l’un dans l’autre ; de la mer, on pénétrait par une entrée, large de 70 pieds [environ 21 mètres], qui se fermait avec des chaînes de fer. Le premier port, réservé aux marchands, était pourvu d’amarres nombreuses et variées. Au milieu du port intérieur était une île. L’île et le port étaient bordés de grands quais. Tout le long de ces quais, il y avait des loges, faites pour contenir 220 vaisseaux, et, au-dessus des loges, des magasins pour les agrès. En avant de chaque loge s’élevaient deux colonnes ioniques qui donnaient à la circonférence du port et de l’île l’aspect d’un portique. Sur l’île on avait construit pour l’amiral un pavillon d’où partaient les signaux des trompettes et les appels des hérauts et d’où l’amiral exerçait sa surveillance. L’île était située en face de l’entrée et elle s’élevait fortement : ainsi l’amiral voyait ce qui se passait en mer tandis que ceux qui venaient du large ne pouvaient pas distinguer nettement l’intérieur du port. Même pour les marchands qui entraient sur leurs vaisseaux, les arsenaux restaient invisibles : ils étaient en effet entourés d’un double mur et de portes qui permettaient aux marchands de passer du premier port dans la ville sans qu’ils eussent à traverser les arsenaux. »

Appien (2e siècle après J.C.)

Au premier plan, l’ilot de l’Amirauté, au centre du port militaire qui contenait 220 navires de guerre. Au second plan, à droite, le port commercial. C’est un terrain limitrophe du bassin de ce port que se trouve le terrain en cause, terrain protégé par la législation tunisienne et internationale (UNESCO)-

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