Dans une brillante intervention télévisée, le journaliste Lotfi Laamari a invité Ennahdha à cesser de tergiverser sur son rôle concernant le recrutement et l’envoi de terroristes en Syrie et à demander pardon aux Tunisiens.
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Depuis quelques semaines, une commission d’enquête sur le recrutement des terroristes tunisiens envoyés en Syrie s’est mise en place au sein de l’Assemblée, or, cette commission d’enquête compte parmi ses membres des députés nahdhaouis, ce qui revient à faire surveiller le bébé par un pédophile. Les croches-pied ont déjà commencé dans ladite commission puisque sa présidente est d’ores et déjà attaquée à chacune de ses initiatives par les députés d’Ennahdha.
En réalité, l’intervention au plus haut niveau d’Ennahdha et du CPR pour l’opération de recrutement des jeunes Tunisiens et Tunisiennes pour le jihad – guerrier ou de prostitution – en Syrie est notoire et la plupart des responsables politiques savent la vérité. L’omerta concernant cette opération a pour cause l’instrumentalisation de tout le personnel politique par le Qatar et même par les puissances de l’Otan qui ont présidé à ce recrutement pour tenter de détruire le régime de Bachar al-Assad qui s’est mis en travers du projet de gazoduc qatari vers l’Europe, premier marché du monde.
Le montant de ce marché à lui seul explique que même les « démocraties occidentales », USA en tête, ont profité d’un soulèvement démocratique en Syrie, dans le sillage de la révolution tunisienne, pour lancer dans un bain de sang des dizaines de milliers de « jihadistes » armés par leurs soins, financés par le Qatar et recrutés par les Frères musulmans dans les différents pays où ils exercent de l’influence. Si le cas de la Tunisie est le plus important, c’est parce que les Frères musulmans, à travers leur organisation Ennahdha, y ont pris le pouvoir et y sont restés, à l’opposé de leurs Frères égyptiens démis en 2013 par le maréchal Sissi.
L’opération a sérieusement commencé en avril 2012, à Tunis, lors d’une réunion des « Amis de la Syrie » présidée par Moncef Marzouki en présence de Hillary Clinton et d’une batterie de responsables occidentaux qui ont appuyé de tout leur poids la mise en place de ce « terrorisme triangulaire » au financement qatari, à l’armement occidental et au recrutement islamiste. Pour faciliter le recrutement des hordes de jeunes déshérités ou abrutis par le conditionnement islamiste, l’Organisation internationale des oulémas a donné son aval par l’intermédiaire de 107 d’entre-eux dont Rached Ghannouchi, le leader d’Ennahdha, personnage central du système. Ainsi, le pseudo label « religion » s’est collé sur cette manœuvre purement géostratégique destinée à assurer le leadership de l’Otan. Les sommes en cause ? 1300 milliards de dollars par an, de quoi très largement financer cette guerre ; mais ce n’est pas tout. La Syrie est également l’un des chaînons de l’axe chiite qui part de Téhéran et va jusqu’à Beyrouth en passant par Damas, d’où le double intérêt des wahhabites de contrer l’enrichissement de leurs ennemis séculaires car le gaz qui ne sera pas pompé au Qatar sera pompé en Iran puisque le fameux plus grand gisement du monde est situé sous le territoire des deux pays.
C’est ainsi que la bimillénaire Syrie sombra dans un terrible chaos provoquant des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés, sans oublier la destruction des vestiges de l’une des plus vieilles civilisations du monde.
Pour parfaire leur plan qui s’est heurté à une extraordinaire résistance d’une grande partie du peuple irakien, les ottano-wahhabites se sont mis à instrumentaliser également les intégristes irakiens, qui, profitant de la manne offerte, se sont autoproclamés Daech et se sont mis à réaliser leur propre plan de création d’un Califat. En jouant au plus fin, les otano-wahhabites ont crée le pire monstre de l’histoire de l’humanité. En juin 2014, l’organisation terroriste prend Mossoul et proclame le Califat sur l’Irak et la Syrie. La coalition internationale occidentale s’est alors mise à ne contrer Daech que si celui-ci empiétait sur ses plans, le laissant gagner en puissance, si et seulement si, il l’accompagnait dans le plan de destruction de la Syrie.
En septembre 2015, alors que l’affaire semblait gagnée et le régime syrien sur le point de tomber, la Russie, avec une discrétion et une efficacité redoutable, installait son aviation en Syrie. C’est à partir de ce moment là que l’équilibre des forces s’est inversé. La Russie, alliée stratégique de la Syrie et premier fournisseur de gaz de l’Europe, ne pouvait se permettre de laisser les otano-wahhabites triompher. Le rouleau compresseur russe a détruit la superstructure terroriste, redonnant à l’armée syrienne (et ses alliés) l’initiative.
Les effets de cette opération de destruction de la Syrie n’ont pas laissé indifférents les peuples occidentaux désormais mieux informés par l’intermédiaire des réseaux sociaux qui se sont démarqués des médias mainstream et ont réussi à communiquer la réalité du complot otano-wahhabite contre la Syrie. C’est ainsi que les choses ont commencé à changer en profondeur en Occident où les oppositions se sont emparées de la question. Brexit puis élection de Trump n’ont été que la résultante de l’aventurisme des composantes de l’Otan.
Pour en revenir en Tunisie et à Ennahdha, premier recruteur mondial de jihadistes, par l’intermédiaire des salafistes, maîtres durant la Troïka de nombreuses mosquées, son rôle a été maintes fois dévoilé. D’abord par Chokri Belaïd, qui l’a payé de sa vie, puis par Mohamed Brahmi, lui aussi assassiné et enfin par tout un pan de la population tunisienne qui a saisi l’horreur de l’opération organisée, au plus haut niveau de l’État par le pouvoir exécutif lui-même. Il est clair qu’il s’agit d’un véritable crime de guerre, mais d’un crime de guerre avalisé par l’Otan, d’où l’impunité assurée par la plupart des dirigeants politiques tunisien, Béji Caïd Essebsi en tête.
La déclaration de Lotfi Laamari vient à point nommé car cette affaire a complètement pourri la scène politique tunisienne, entraînant le monde politique dans une dynamique diabolique de pseudo « Union nationale » qui n’est sous tendue que par une complicité criminelle envers la jeunesse tunisienne et un pays ami.
La reconnaissance, par Ennahdha de son rôle majeur dans cette opération abominable ne pourra se faire qu’en contre partie d’une justification de cette guerre, cette justification qu’elle a elle-même utilisée – celle d’une guerre juste (jihad) contre le tyran (taghout) – mais cette justification, primaire, destinée aux demeurés partis s’exploser dans des attentats terroristes, n’a aucune chance de passer, tout le monde sait qu’il s’agit d’une guerre du gaz et du leadership mondial qu’Ennahdha a servi en contre partie de centaines de milliards qu’elle a utilisé pour pourrir le paysage politique tunisien au lendemain d’une révolution progressiste, en tentant de changer la destination d’un soulèvement dirigé contre la corruption et l’injustice, pour en faire une « révolution islamiste » comme l’affichaient les slogans brandis durant la Troïka.
Ennahdha a trahi, ou pire encore, vendu des milliers de jeunes Tunisiens pour en faire des terroristes. Ennahdha n’a même pas réalisé que ces jeunes là pourraient revenir chez eux un jour, ce qui nous informe sur l’absence totale de vision pragmatique de ce mouvement, mais pire encore, la plupart des responsables « nationalistes » et « progressistes » savaient ce qui se tramait. Certes, ceux qui se sont élevés contre le système l’ont payé de leur vie, mais comment expliquer le silence assourdissant de tous les autres ?
Triste Tunisie, soumise à une classe politique complice de l’un des pires complots de son histoire trois fois millénaire. L’état dans lequel le pays patauge n’a pour cause ni les problèmes institutionnels, ni les problèmes sociaux ni même les problèmes de mentalité, il a pour cause des responsables sans foi ni loi qui ont, durant 6 ans, mené la population en bateau en parlant de guerre contre le terrorisme alors qu’ils en étaient les premiers promoteurs.