Jérusalem sera désormais considérée comme la capitale d’Israël par les Etats-Unis, qui y transféreront leur ambassade. Cette décision a été prise en dépit des nombreuses mises en garde de diplomates craignant une flambée de violence au Moyen-Orient.
La Maison Blanche a officialisé ce 6 décembre la reconnaissance de Jérusalem comme capitale israélienne par les Etats-Unis – une décision annoncée depuis plusieurs jours. A rebours de plusieurs décennies de prudence de la diplomatie américaine sur ce sujet hautement délicat, Donald Trump estime qu’il s’agit d’une «reconnaissance d’une réalité historique».
Le locataire de la Maison Blanche ordonnera par ailleurs de préparer le transfert de l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv de Jérusalem. Il ne fixera cependant pas de calendrier pour ce déménagement qui devrait prendre «des années». Il faudra en effet aux Etats-Unis trouver un site, financer et construire une nouvelle ambassade.
Pour l’Autorité palestinienne, il s’agit d’un véritable casus belli. En effet, Jérusalem-Est, annexée illégalement par Israël en 1967, est revendiquée par les Palestiniens comme capitale de l’Etat dont ils espèrent depuis de longues années une reconnaissance internationale. Le statut de Jérusalem est l’une des principales questions sur lesquelles se déchirent Israéliens et Palestiniens.
En outre, la quasi-totalité de la communauté internationale, qui n’a jamais reconnu Jérusalem comme capitale de l’Etat hébreu, ni l’annexion de sa partie orientale en 1967, s’est opposée au choix annoncé des Etats-Unis. En particulier, 57 pays musulmans de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) ont qualifié le 3 décembre le transfert de l’ambassade d’«attaque flagrante contre les nations arabes et musulmanes», et annoncé qu’ils tiendraient un sommet si la décision était actée.
Une promesse de campagne qui pourrait raviver de fortes tensions
Durant sa campagne, Donald Trump avait promis de faire déménager l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, se conformant ainsi à une loi du Congrès adoptée en 1995 mais dont l’application est bloquée tous les six mois depuis 20 ans par les présidents américains qui se sont succédé.
Mais le moment auquel intervient cette annonce pourrait bien jeter de l’huile sur le feu. Alors que le Hamas et l’Autorité palestinienne, en conflit ouvert depuis plusieurs années, viennent de signer un accord historique ouvrant la voie à une réconciliation, l’annonce de la Maison Blanche pourrait bien fragiliser les minces espoirs de paix.
(RT et agences)