La visite de l’ancien Premier Ministre français Dominique de Villepin a fait beaucoup de bruit. Et chacune de ses sorties dans les lieux publics a provoqué une véritable ruée de la part des Tunisiens et des médias présents. C’est dire combien la popularité de «l’Homme du discours de l’ONU» est considérable parmi les arabes et en Tunisie.
Nous avons demandé à Mourad Ayachi de nous expliciter le «pourquoi et le comment» de cette visite.
Mourad Ayachi est justement le « Coordinateur Général pour le Cercle Diplomatique de la « cérémonie Jughurta » qui s’est tenue et il est Membre du Comité Directeur du Cercle Diplomatique, qui a été le principal partenaire de cette manifestation.
Nous avons rencontré Mourad Ayachi, qui était accompagné de Ghazi Mabrouk, Conseiller Spécial du Secrétaire Général de l’UMA, initiateur de la venue de Dominique de Villepin à Tunis et eurolobbyiste reconnu. (ici le lien avec clip CV Ghazi Mabrouk)
Et, à cette occasion, nous avons posé quelques questions introductives préalables à Ghazi Mabrouk sur ce sujet :
Réponse : « J’ai tenu à accompagner mon ami Mourad Ayachi à cet entretien, car sans lui cette manifestation n’aurait pas eu le succès qu’elle a remporté. Lorsque je m’étais entretenu à Paris avec Dominique de Villepin, je lui avais demandé de bien vouloir accepter d’appuyer l’initiative de relance de l’axe Europe-Maghreb-Afrique, en répondant positivement à mon invitation. D’autant plus que je m’étais auparavant assuré de la présence à Tunis du Grand Africain Edem Kodjo et du Grand Maghrébin Taïeb Baccouche es-qualité. La boucle serait ainsi bouclée. Dominique de Villepin m’a fait le privilège d’accepter de décaler un de ses déplacements à l’étranger, pour donner une suite favorable à ma demande. Et je m’en réjouis, sachant la qualité relationnelle sous-jacente. Afin d’éviter de donner une connotation politique à l’évènement, j’ai cherché à l’adosser à une « institution académique » que je préfère ne pas nommer ici, et à la jeunesse estudiantine. L’institution que j’avais choisie a pensé avoir fait de son mieux, selon ses capacités en dépit de son expérience limitée des rencontres, encore moins de celles de haut niveau. Surtout avec des personnalités éminentes telle que Dominique de Villepin. L’expérience de cette institution universitaire en matière de conférences étant circonscrite à des noms moins illustres. Je tiens tout de même à conserver une attitude réservée ici, comme la courtoisie le dicte, dans la mesure où on pourrait faire en sorte d’accepter de laisser dire qu’ils ont « fait de leur mieux ». Fort heureusement, Dominique de Villepin et les autres invités sont indulgents, lorsqu’il s’agit de la jeunesse et tout s’est donc bien terminé. Je laisse maintenant Mourad Ayachi subir le feu nourri de vos questions, en lui exprimant à nouveau toute ma considération, pour sa contribution et son engagement personnels. »
La Nation : Mourad Ayachi, vous qui êtes plutôt tourné vers le monde anglo-saxon et qui êtes Président de la plus ancienne association d’amitié tuniso-américaine, qu’est-ce qui vous a fait vous tourner ainsi vers l’Europe-Maghreb-Afrique ?
Mourad Ayachi : J’ai déjà une longue expérience du continent africain et j’ai développé mes actions professionnelles sur ce continent du nord au sud. Je ne suis donc pas en terre inconnue. Je pense que le monde associatif tunisien tâtonne encore un peu en direction de l’Afrique sub-saharienne et que notre action diplomatique est encore rachitique. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai milité au sein du Cercle Diplomatique, pour que se constitue un vecteur nord-sud africain.
La Nation : Vous venez à l’instant d’être loué pour votre rôle, lors de la cérémonie « Jugurtha ». Un rôle qui a été qualifié de déterminant. Etait-ce à ce point une manifestation majeure ?
Mourad Ayachi : Je la considère comme telle et l’image de la Tunisie y était imbriquée. En toute modestie, je vous confirme ici que je me suis mobilisé et j’ai mobilisé toutes mes relations en Tunisie, pour son succès. Dès lors que j’ai senti que le partenaire « académique » du Cercle Diplomatique pouvait se voir confronté à quelques insuffisances organisationnelles et en matière d’invitations, j’ai agis au mieux. Parfois au corps défendant de certains. Mais les choses ont été, fort heureusement, maitrisées jusqu’à la fin.
La Nation : En votre qualité de Membre du Comité Directeur du Cercle Diplomatique, comment comptez-vous proposer de capitaliser cette opération « Jughurta », dans l’intérêt de l’axaeEurope-Maghreb-Afrique évoqué tout à l’heure ?
Mourad Ayachi : Le Cercle Diplomatique a émergé du fait des insuffisances des actions pour une diplomatie interactive et dynamique d’autres structures en Tunisie. Notre Président actuel et l’ensemble des Membres du Comité Directeur et de nos membres n’aspirent qu’à une seule chose : créer un élan novateur et faire les bons choix en matière de partenariat. La présence la semaine passée de Grandes Personnalités telles que Dominique de Villepin, a été déterminante et je remercie Ghazi Mabrouk pour son action personnelle auprès de lui. Le Cercle Diplomatique ira plus loin et dépassera le simple cadre des conférences et études pour s’engager dans un processus d’alliances et de coopération qui va démultiplier son champ d’action dès la rentrée prochaine. Nous sommes en train d’y travailler collectivement au sein du Comité Directeur.
La Nation : Une dernière question qui fâche : Si c’était à refaire, est-ce que le Cercle Diplomatique et vous-même renouvelleriez cette expérience ?
Mourad Ayachi : Bien plus que vous ne l’imaginez. Nous sommes désormais édifiés quant à la difficulté à faire se déplacer des sommités éminentes et à engager des partenariats avec des vis-à-vis plus crédibles. A l’avenir nous vous démontreront que le succès remporté par la manifestation de la semaine dernière n’est qu’une prémisse de ce que nous allons réaliser.