Avec la victoire d’Al-Boukamal, c’est la dernière ville sous le contrôle de Daech en Syrie qui est libérée. C’est une ville adjacente à celle d’al-Qaem en Irak avec laquelle elle forme le passage frontalier le plus important entre les deux pays. Après les batailles d’Alep, de Deir Ezzor et d’Al-Mayadin, cette nouvelle victoire assure définitivement l’unité de la Syrie.

Le chef de l’État iranien Hassan Rohani a proclamé, mardi, la fin de Daech dans un discours diffusé en direct à la télévision publique.

La fin de l’organisation terroriste a également été proclamée par le général Qassem Soleimani, un haut dirigeant du Corps des Gardiens de la révolution islamique (GRI, pasdarans) dans un message envoyé à l’ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la Révolution islamique.
L’armée syrienne et ses alliés ont repris dimanche le contrôle total d’Albou Kamal, dernier bastion d’importance de Daech en Syrie.

Hier, lundi 20 novembre, le Président Vladimir Poutine s’est entretenu à Sotchi avec le Président syrien Bachar el-Assad. Le chef du Kremlin a félicité Bachar el-Assad «pour les progrès que la Syrie obtient dans sa lutte contre les groupes terroristes […], pour le fait que le peuple syrien, qui traverse des épreuves très difficiles, s’approche progressivement de la défaite inévitable des terroristes».

Vladimir Poutine a également présenté à Bachar el-Assad la direction du ministère de la Défense et de l’État-major général des Forces armées russes.

Le Président Poutine a constaté l’aboutissement imminent de l’opération militaire contre les terroristes en Syrie et a appelé à un règlement politique.

«Il est encore loin pour penser à la victoire complète sur le terrorisme, bien sûr. Mais en ce qui concerne notre travail conjoint pour combattre les terroristes en Syrie, cette opération militaire touche à sa fin», a déclaré le Président russe.

Il a souligné que «l’essentiel était de passer aux processus politiques».

«Je suis heureux de noter que vous êtes prêt à travailler avec tous ceux qui veulent la paix et le règlement», a déclaré M. Poutine s’adressant au Président syrien.

Le Président russe a pourtant précisé que le règlement politique de la crise syrienne devait être réalisé sous l’égide de l’Onu et que l’organisation internationale devait prendre une part active aux dernières étapes de la résolution du conflit.

Quant à Hassen Nasrallah, il a affirmé, le même jour, que «L’État de Daech est achevé une fois pour toute […] c’est un exploit qui met fin au projet de scission de la Syrie et de la l’Irak […] Il reste bien entendu des reliques de Daech par ci et par là et la bataille n’est pas terminée encore». Le leader du Hezbollah a affirmé que les USA ont prêté main forte à Daech pour empêcher sa défaite, notamment en décrétant une no fly zone allant de l’Euphrate à la frontière avec l’Irak, pour empêcher les deux aviations russes et syrienne de bombarder les convois de Daech et leurs voies d’approvisionnements.

Il faut noter que l’Occident et ses alliés wahhabites ont joué un rôle particulièrement trouble dans ce conflit en tentant d’instrumentaliser Daech pour abattre le régime syrien et réaliser leurs objectifs géopolitiques – gazoduc qatari vers l’Europe et destruction de l’arc chiite –.

Mais l’intervention des forces aériennes russes, de l’armée iranienne et du Hezbollah ont donné à l’armée syrienne la capacité de reconquérir son territoire. Pendant ce temps, le rôle trouble des forces de l’Otan s’est poursuivi mais sans pour autant empêcher le quatuor Syrie, Russie, Iran et Hezbollah de vaincre le mouvement terroriste qui, certes continuera à frapper, mais ne remettra plus en cause l’unité territoriale de la Syrie.

Commentaires