Le génie militaire d’Hannibal est surtout évoqué à l’occasion de ses 4 premières batailles sur le sol de l’Italie: Le Tessin, La Trebbie, Trasimène et Canne (Cannae), mais Hannibal apparaît dans l’histoire, à l’occasion de la bataille du Tage (Ibérie), en – 220.
Cette année là, Hannibal est depuis une année le commandant en chef des armées carthaginoises. Il est également le chef de l’État ibéro-punique, fondé 17 ans plus tôt par son père Hamilcar pour compenser les pertes de la Sicile, la Sardaigne et la Corse, arrachées à Carthage par Rome.
À la mort d’Hamilcar, Hannibal étant encore trop jeune (18 ans), c’est son beau-frère, Hasdrubal dit « le Beau » qui lui a succédé. Hasdrubal est mort assassiné et en – 221, et l’armée élit, pour lui succéder, le fils d’Hamilcar. Il faut préciser que depuis la fin de la Guerre des Mercenaires, Hamilcar avait imposé au Sénat de Carthage une réforme donnant à l’état major le pouvoir d’élire son chef. La décision devait être validée par la Chambre du Peuple. C’est cette réforme qui explique l’hégémonie des Barca, durant plus de quarante ans, sur l’armée carthaginoise.
La bataille du Tage
Dès qu’Hannibal est élu général des armées, il veut soumettre la peuplade ibère des Olcades. Il prend très vite Althia (aujourd’hui Orgaz), leur capitale. Les autres villes lui font immédiatement allégeance. Il passe l’hiver à Carthagène et, l’été venu, il lance une expédition chez les Vaccaïens et prend d’emblée Helmantica (Salamanque) et, plus difficilement, Arbucale.
Sur le chemin du retour vers Carthagène, Hannibal apprend que le peuple le plus puissant d’Ibérie, les Carpésiens (Carpetanos), a pris la tête d’une coalition armée rassemblant tous les peuples voisins et beaucoup plus nombreuse que les forces carthaginoises.
Hannibal évite la bataille rangée et organise une retraite pour mettre le Tage entre ses ennemis et lui. Les vaillants Ibères tentent de traverser à plusieurs endroits, mais dès qu’ils arrivent sur la berge opposée, Hannibal lance sur les bords du fleuve des charges d’éléphants, suivis par ses cavaliers. Les ennemis sont écrasés par les pachydermes ou tués, lors de leur retraite, par la cavalerie carthaginoise, très à l’aise dans l’eau contre les fantassins. Enfin, Hannibal passe lui-même le fleuve et fond sur ses ennemis. Il en laisse plus de 40 000 sur le champ de bataille.
Cette première grande bataille d’Hannibal dévoile déjà ses qualités de tacticien : utilisation du terrain pour déstructurer l’adversaire puis lancement de toute sa force de frappe.
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