Jared Kushner, gendre de Donald Trump, est devenu l’éminence grise de son beau père.
Jared a hérité d’un groupe immobilier et, après avoir épousé Ivanka, la fille du milliardaire, il s’apprête à devenir haut conseiller à la Maison Blanche.
Ceux qui connaissent Jared Kushner le décrivent comme une personnalité beaucoup plus douce et réservée que celle de son beau-père qui, la veille de ses 36 ans, lui a offert le poste de haut conseiller de la présidence. Un beau cadeau d’anniversaire qui vient récompenser la loyauté de ce gendre discret mais que l’on dit redoutable.
Jared Kushner n’avait aucune expérience politique avant de devenir le cerveau de la campagne victorieuse de son beau-père.
Héritier d’un magnat de l’immobilier, il grandit dans le luxe, dans le New Jersey, avant d’intégrer la prestigieuse école d’Harvard.
Jared n’était pas un lycéen brillant et certains affirment qu’il doit son admission à Harvard à sa famille qui a fait un don de quelque 2,5 millions de dollars à l’université.
En 2005, son père, Charles Kushner, écope de deux ans de prison pour évasion fiscale, subordination de témoin et financement illégal de campagne pour le camp démocrate. Propulsé « PDG par accident » de l’empire familial à moins de 25 ans, l’héritier va, contre toute attente, faire ses preuves. En 2006, il fait l’acquisition du New York Observer, un journal de Manhattan pour lequel il débourse 10 millions de dollars. Exaspéré devant ce gamin « qui ne sait pas ce qu’il ne sait pas », le rédacteur en chef historique claque la porte, mais le journal se maintient, notamment en investissant dans le numérique. L’année suivante, la firme des Kushner s’empare du building le plus cher de Manhattan, au numéro 666 de la prestigieuse Cinquième avenue, où Jared installe son bureau. Quarante-et-un étages acquis pour la coquette somme de 1,8 milliard de dollars, selon le New York Times.
Un discours rassurant
En décembre, soit quelques jours après l’élection de Donald Trump, Jared Kushner rend visite à quelque 400 dirigeants d’entreprises rassemblés dans le hall de l’établissement bancaire Morgan Stanley pour leur parler de son beau-père. Selon le compte-rendu du New York Magazine, Jared Kushner jure que l’administration de son beau-père agira raisonnablement en matière d’immigration et saura investir conjointement avec les démocrates pour rénover les infrastructures des États-Unis.
Jared Kushner, proche des démocrates par son père et sa femme, Ivanka Trump, proche de Chelsea Clinton, passent donc pour un îlot progressiste au sein d’une galaxie Trump conservatrice et populiste. En faveur des droits des homosexuels, Jared Kushner et Ivanka Trump compensent en déclarations bienveillantes les sorties populistes de Donald.
Fort de ces qualités, Jared a commencé par faire le médiateur entre Donald Trump et de potentiels alliés de poids, comme le républicain Paul Ryan, le patron de Fox News Roger Ailes, ou le magnat de la presse Rupert Murdoch. Mais Jared Kushner, avec ses qualités relationnelles et son épais carnet d’adresses, ne se contente pas d’un rôle d’entremetteur. Dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle, alors que Donald Trump vient de twitter un visuel douteux qui semble reprendre une étoile de David, Jared Kushner, juif orthodoxe pratiquant (tout comme Ivanka, qui s’est convertie avant de l’épouser) a pris la défense de son beau-père par le biais d’une tribune dans son journal titrée « Le Donald Trump que je connais ». Avant cet événement, le mari d’Ivanka s’était montré particulièrement discret, notamment pour faire et défaire l’équipe du candidat.
Selon certains commentateurs, l’entrepreneur pourrait être le conseiller le plus influent de Donald Trump, plus puissant que Steve Bannon ou Reince Priebus, son futur chef de cabinet. Tout président a « une ou deux personnes auxquelles il fait intuitivement et structurellement confiance. Jared pourrait bien être cette personne », confiait ainsi récemment au magazine Forbes l’ex-secrétaire d’État Henry Kissinger, qui connaît bien Trump.