Mohamed Ben Salah Daghbaji est né en 1885 à Wad Ezaytoun, non loin d’El Hamma de Gabès. Résistant tunisien armé contre l’occupation française, il est l’une des premières figures du mouvement de libération nationale.
Il fait son service militaire de 1907 à 1910, mais, subissant le chômage, il choisit de s’engager dans l’armée en 1915.
En 1916, le Sud tunisien devient une zone de combats en raison de la révolte des Libyens contre l’occupation italienne. Les Libyens vont jusqu’à déclarer la guerre à la France, entraînant avec eux une partie du Sud tunisien, ce qui pousse les autorités françaises à envoyer des troupes dans la région. Enflammé par l’appel à la résistance, Daghbaji déserte alors avec certains de ses camarades et forme un groupe armé de résistants. En 1917-1918, la revendication nationale, et la Déclaration Balfour sur l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif, enflamme les esprits. L’action militaire du groupe de Daghbaji se porte sur des attaques de postes et de convois dans le sud du pays.
Les autorités du protectorat décident de traquer les résistants, mais le mouvement gagne en puissance et Daghbaji devient le leader de la révolte du 2 janvier 1920. Ses hauts faits d’armes sont la Bataille de Jebal Bou Hedma, la bataille Khanguet Aicha, la bataille Mghedhya et la bataille Zalouza. Les autorités françaises, excédées, se vengent contre sa tribu, les Béni Zid. Les hommes sont emprisonnés et les familles affamée. Daghbaji est condamné à mort par contumace devant une cour martiale, le 27 avril 1921.
Daghbaji se réfugie en Libye d’ où il poursuit ses incursions armées en Tunisie.
Ce sont les forces d’occupation italiennes qui finiront par l’arrêter en Libye et par le remettre aux Français.
Ramené en Tunisie, il sera fusillé sur la place du souk d’El Hamma le 1er mars 1924.
Pour marquer la gloire de Daghbaji et la grandeur de son combat, pendant son exécution, les femmes ont lancé des youyous ininterrompus.