C’est à la suite d’une information selon laquelle Donald Trump a tenté d’acheter une entreprise travaillant sur un vaccin contre le covid19 que nous avons appris qu’un laboratoire allemand est « à quelques mois » d’un projet de vaccin.

Le gouvernement allemand a confirmé l’information et opposé une fin de non-recevoir à Donald Trump. C’est en tout cas ce qu’affirme le quotidien allemand Die Welt (article en allemand), dimanche 15 mars.

Une très grosse somme d’argent

Selon Die Welt, Trump aurait proposé une très grosse somme d’argent afin d’acquérir le laboratoire CureVac, situé à Tübingen au Land de Bade-Wurtemberg, dans le sud-ouest du pays. Une information confirmée par le ministre allemandde l’Intérieur Horst Seehofer, lors d’une conférence de presse, en ces termes: « Je peux juste dire que j’ai entendu aujourd’hui, à plusieurs reprises, de la part de membres du gouvernement que c’est exact ».

Horst Seehofer a d’ailleurs annoncé que le sujet serait abordé lundi par le « comité de crise » du gouvernement chargé de piloter la lutte contre l’épidémie de coronavirus, qui a touché à ce jour en Allemagne près de 5 000 personnes et fait 12 morts.

Le laboratoire CureVac, qui travaille en bénéficiant de subventions du gouvernement allemand, serait « à quelques mois » de pouvoir présenter un projet pour validation.

Selon Die Welt, le président américain essaie donc d’attirer à coups de millions de dollars des scientifiques allemands travaillant sur ce potentiel vaccin ou d’en obtenir l’exclusivité pour son pays en investissant dans l’entreprise. Ce vaccin serait alors « seulement pour les Etats-Unis », a affirmé au journal une source proche du gouvernement allemand.

CureVac a annoncé le départ surprise de son PDG

Le PDG du laboratoire a d’ailleurs été personnellement invité par le président américain le 3 mars à la Maison Blanche pour discuter « des stratégies et des opportunités visant à un développement rapide d’un vaccin contre le coronavirus », selon un communiqué rendu public par la société elle-même. Curieusement, la société CureVac a annoncé une semaine plus tard, le 11 mars, le départ surprise de ce PDG, sans donner de raison. C’est qu’entretemps la résistance s’est manifestement organisée côté allemand, et notamment au sein de l’entreprise concernée, face aux velléités américaines.