Dans une interview réalisée à Damas, le président syrien Bachar el-Assad est revenu sur le conflit en cours, accusant l’Occident d’ingérence dans les affaires syriennes et de soutien au terrorisme.

Pour Bachar el-Assad, les groupes terroristes dits « rebelles » reçoivent le soutien militaire et financier de nombreux pays occidentaux, « dont la France » qui se concentre sur la lutte contre Daesh alors que son idéologie est la même que celle que des groupes dits « rebelles » tels que le front Al-Nosra […] Ils mettent en œuvre ce que leur idéologie leur commande de faire, c’est-à-dire essentiellement des actes terroristes […] et passent d’une organisation à une autre, car toutes ces organisations ont la même idéologie : l’idéologie wahhabite qui est l’origine de ce terrorisme.
Selon el-Assad, la France ne dissimule même pas son soutien aux terroristes en Syrie et est directement responsable des tueries : « Ce sont eux qui le disent […] François Hollande a même récemment déclaré que cela avait été une erreur de ne pas avoir déclenché la guerre en 2013. Ce sont eux qui ont dit qu’ils envoyaient de l’armement à ce qu’ils appellent des groupes « modérés », et qui sont en fait des terroristes […] Ils s’accusent eux-mêmes ».

François Hollande « touche le fond »

Les journalistes ont ensuite demandé à Bachar el-Assad son opinion sur la campagne présidentielle française et sur François Hollande. Le chef d’État syrien a répondu : « les dirigeants occidentaux trompent la population : Ce qu’ils disent, c’est pour gagner les électeurs, et non dans l’intérêt de leur pays ». Quant au président François Hollande, Bachar el-Assad explique sèchement : « Pour être franc, je ne me soucie aucunement de lui avec ses 11 % de popularité, ce qui je pense s’appelle toucher le fond comme jamais aucun de ses prédécesseurs dans l’histoire de France. »

Il faut rappeler que la France, après avoir détruit la Libye, s’est engagé en Syrie aux côté des wahhabites et des USA pour deux raisons essentielles : le refus par la Syrie du passage par son territoire du gazoduc qatari qui devait alimenter l’Europe en gaz et la destruction de l’axe chiite Iran-Liban dont la Syrie est l’un des piliers et qui menace Israël. Quant à la révolution démocratique syrienne, elle a été rapidement vidée de son sens par l’intervention des jihadistes recrutés un peu partout dans le monde et entraînés, financés, armés et même soignés par l’alliance wahhabo-occidentale. La lutte contre Daesh n’a commencé que lorsque ce dernier, à partir de juin 2014 et la prise de Mossoul, a cessé de jouer le jeu wahhabo-occidental et a affirmé ses prétentions sur un Califat devant régner sur l’Irak et la Syrie.

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