« Au mieux elle a été chaotique, au pire elle a été lâche »

La police tunisienne a réagi de manière « chaotique » lors de l’attentat contre un hôtel de la cité balnéaire de Sousse en 2015, a déclaré le juge chargé d’enquêter sur la mort de 30 ressortissants britanniques dans cette attaque.

« Leur réponse aurait pu et dû être plus efficace », a déclaré le juge Nicholas Loraine-Smith dans ses conclusions à l’issue de plusieurs semaines d’auditions devant la Cour royale de justice de Londres. « Au mieux elle a été chaotique, au pire elle a été lâche », a-t-il ajouté, soulignant que les gardes de l’hôtel, au nombre de trois seulement, n’étaient pas armés et n’avaient même pas de talkie-walkie.

Le 26 juin 2015, un Tunisien armé d’une kalachnikov avait surgi par la plage de l’hôtel Imperial Marhaba, abattant une dizaine de personnes avant de pénétrer dans l’hôtel cinq étoiles où il avait continué à faire feu.
Au total, 38 personnes dont 30 Britanniques et trois Irlandais ont été tués dans cet attentat revendiqué par le groupe État islamique.

L’ambassadeur tunisien au Royaume-Uni Nabil Ammar a estimé sur la BBC mardi que « la police n’était pas préparée comme elle aurait dû l’être ». « La sécurité a été nettement améliorée » dans les hôtels et dans tout le pays, a-t-il souligné, alors que l’économie tunisienne dépend en grande partie du tourisme.

Au début des auditions en janvier, une avocate des familles des victimes avait accusé les forces de sécurité tunisiennes d’avoir tardé à intervenir. « Les unités qui auraient dû intervenir (…) ont délibérément, et de manière injustifiable, ralenti l’allure afin de retarder leur arrivée à l’hôtel », avait déclaré Samantha Leek, s’appuyant sur les conclusions d’un rapport tunisien.

La réalité est cependant bien plus compliquée. Il faut garder en mémoire que c’est l’Otan qui, par son soutien systématique aux terroristes de la guerre en Syrie, est devenu l’un des premiers promoteurs, avec les wahhabites, du terrorisme international. L’Angleterre, en protégeant depuis des décennies les Frères musulmans, agent principal du recrutement, dans les pays arabes, des jeunes destinés au pseudo jihad contre la Syrie, a subi, à Sousse, par ricochet, sa politique irresponsable de soutien au terrorisme international. L’attentat de Sousse est un raté de cette politique et la Tunisie, devenue premier pourvoyeur de terroristes au monde sous le gouvernement islamiste, n’est que la victime d’un système qui la dépasse.
La Justice anglaise gagnerait à interroger l’ex-gouvernement anglais de David Cameron sur son rôle en Syrie au lieu de stigmatiser quelques policiers qui n’ont aucune formation antiterroriste.

(Source, agences)

Commentaires